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L'ÉGLISE PROTESTANTE UNIE DE BOISSY-SAINT-LEGER À BRIE COMTE ROBERT ET ENVIRONS
30 mars 2020

PROTESTANTS À LIMEIL-BRÉVANNES, HIER ET AUJOURD'HUI.

UN BRÉVANNAIS AMI DE COLBERT, LE GRAND MINISTRE DE LOUIS XIV

Jean-Baptiste_Colbert_Nanteuil_Rbt

La ville de Limeil-Brévannes découvre le rôle exceptionnel d’un de ses habitants au début du règne de Louis XIV.  C’était l’un des plus proches partenaires du célèbre ministre COLBERT qui redressa l’économie et les finances du pays après les guerres civiles de la Fronde (1648-1653) et leurs lots de destructions et de misères.

Portrait du ministre Jean-Baptiste COLBERT

Pierre FORMONT et sa famille habitèrent Brévannes et avaient créé une exploitation au bas de Limeil. Une des raisons de sa méconnaissance et de son oubli vient de ce que certains historiens qui n'ont pas vérifié leurs sources ont orthographié son nom FRÉMONT et d'autres FROMONT ou FROMENT en oubliant parfois le "T" final, créant des confusions avec d’autres familles qui portaient ces autres noms. 

Pierre FORMONT a joué un rôle considérable non seulement comme conseiller de Jean-Baptiste COLBERT, mais aussi comme réalisateur de ses projets et de sa politique de reconstruction économique de la France.

À la fois banquier et marchand, plus tard Conseiller secrétaire du roi, Pierre FORMONT fut pendant vingt-cinq ans à la tête des enterprises les plus vastes et les plus importantes. On le voit envoyer des navires en même temps sur les côtes de Guinée et dans la Baltique; il pratiquait le commerce des marbres comme celui du cuivre, du fer de Suède comme celui des chevaux de Barbarie (Maroc). Il fut l’auxiliaire le plus actif, comme le plus utile de COLBERT dans sa charge d’Intendant des bâtiments du roi; ce fut lui qui fournit presque tous les matériaux des constructions somptueuses de Louis XIV et qui même fournit les orangers de l'Orangerie du chateau de Versailles.

Le rôle de Pierre FORMONT comme banquier fut encore plus considérable; ayant des succursales de sa maison de banque à Paris, des correspondants, des associés ou même des parents, dans les plus grands ports et villes de France et des pays d'Europe, il était l’intermédiaire naturel entre le gouvernement français et ses représentants ou ses protégés à l’étranger; c’est lui qui leur versait leurs traitements ou leurs pensions. C’est ainsi qu’il entra en rapport avec le Grand Electeur Frédéric-Guillaume et ce prince le chargea de toucher les subsides que lui avait promis Louis XIV, selon le traité secret de Saint-Germain du 25 octobre 1679.

Pierre FORMONT associa Nicolas FORMONT un de ses frères à ses affaires. Celui-ci fut en relation plus étroite encore avec Frédéric-Guillaume. À la suite d’un voyage qu’il fit à Berlin, en 1681, ce prince le nomma son correspondant à Paris. C'est par erreur qu'il a été prétendu que Nicolas était le fils de Pierre, c'était son frère. 

Diverses recherches dans plusieurs fonds d’archives ont permis d’avoir une connaissance plus complète des proches de Pierre FORMONT. Le nom de son épouse est connu, il s’agit de Judith DUPRÉ (écrit aussi Du PRÉ). De même ceux de leurs deux fils qui vivaient à Paris et à Brévannes:  Pierre et Jean-François dont nous reparlerons. Deux de ses beaux-frères Du PRÉ étaient ses correspondants à l’étranger: Pierre à Amsterdam, François à Hambourg. Un autre de ses frères Louis FORMONT, établi à Rouen,  intervint notamment pour accueillir des navires et leurs cargaisons au port de cette ville. Il s'intéressa aussi à sa succession à Brévannes et à Passy où les Formont avaient des jardins. Malheureusement les archives familiales ont été saisies par la police royale en 1686 et ont disparu, les informations les plus nombreuses figurent dans la correspondance de Colbert.

PIERRE FORMONT ARTISAN DE LA PROSPÉRITÉ DE LIMEIL ET DE BRÉVANNES AVANT LA FIN DU XVIIe siècle.

Grand-Turenne 2

 La famille protestante des FORMONT décide d'acquérir deux propriétés à l'extérieur de Paris, en même temps en bord de Seine et à l'orée de la Brie en achetant d'une part les terres de "La Tour de Limeil" et d'autre part le "Fort de Brevannes", avec ses terres et ses bois. Les lieux sont presques contigüs mais encore marqués par les destructions sous la Fronde des Princes lors de la minorité de Louis XIV. Limeil surtout fut ravagé par les armées de Condé et du duc de Lorraine d'une part, de Turenne d'autre part. En juin 1652 Limeil est choisi par Condé et les princes frondeurs pour être un lieu fortifié stratégique à moins de 20km de Paris : six redoutes sont construites à Limeil avec des matériaux provenant de la destruction des murs et des maisons dont les habitants ont été chassés.

Le vicomte de Turenne

Trois mois plus tard, Turenne dirigeant l'armée du jeune roi Louis XIV prendra le contrôle de ces six redoutes et les reliera entre elles par des fortifications supplémentaires. Limeil était anéanti de même que Brévannes, les paroisses autour avaient été pillées par les soldats mercenaires du duc de Lorraine, mais à la différence de Limeil les murs étaient encore debouts. 

Cassini-Limeil-Brevannes   Villeneuve St-Georges et Sucy sont les paroisses les plus peuplées, comme l'indique la concentration de maisons en rouge (carte de Cassini). Limeil est une petite localité; sur la carte apparait le clocher de son église. Brévannes n'est qu'un hameau avec son château proche des bois.  Entre Bonneuil et la Seine la terre de  "La Tour" est mentionnée sur la carte à côté de l'ancienne "Ferme de l'hôpital" qui en fait partie. C'est ce  fief appelé aussi "La Tour de Limeil" ou "La Tour-Mesly" que Pierre FORMONT voua à l'horticulture, au maraîchage et aux plantes d'agréments pour ravitailler les parisiens et la région proche.. 

À l'époque où les FORMONT achètent ces terres, Limeil est une petite paroisse dépeuplée par les guerres avec une église modeste mais ancienne dédiée à Saint-Martin. Brévannes est un hameau très humide avec de nombreuses sources mal drainées et un petit fort ruiné par la guerre. Beaucoup des anciens habitants sont morts de la famine et des maladies provoquées par les ravages de la soldatesque.  Les chroniqueurs parlent en 1653 de 374 habitants de Limeil et de Villeneuve qui n'ont ni lit, ni vêtement, ni pain. Pour Limeil il est précisé: 78 malades, 38 orphelins et 63 nécessiteux.  

Pierre FORMONT achète ces deux terres.  Celle de "La Tour de Limeil" pour créer un jardin horticole modèle, bénéficiant des  terres alluviales des bords de Seine, avec des légumes, des fruits, ainsi que des plantations d'agrément. Il investit dans le maraichage et construit des serres parce que le marché de Paris est proche, et parce qu'il connait des maîtres jardiniers qui vont l'aider à créer un jardin exemplaire et à qui il peut mettre en fermage cette exploitation horticole. Cette tour fut la demeure au début du siècle de Claude, puis de Robert de BEAUVAIS et même si son état s'est dégradé, elle permet de loger un maître jardinier et des gardes. FORMONT achète aussi le fort ruiné de Brévannes et les 23 hectares qui l'entourrent. Il a l'intention d'y construire un château et de s'y établir avec sa famille quoiqu'il possède déja une maison pour ses affaires à Paris et qu'il fit aussi l'acquisition plus tard d'une autre maison avec jardins et serres en dehors des murs de la capitale, au village de Passy. Les jardins de La Tour de Limeil vont donner de nombreux emplois de jardiniers aux jeunes de Limeil et de Brévannes. On accède aujourd'hui aux bâtiments du côté de Valenton par le chemin de la Ferme et le chemin de la Tour. La construction du château de Brévannes, les activités agricoles et forestières vont attirer de nombreux métiers.

Depuis le massacre de la Saint-Barthelemy, les protestants n'ont plus de temple à Paris et ils savent qu'ils n'y sont pas en sécurité. Au début du règne d'Henri IV, grâce à l'Edit de Nantes, le temple des parisiens d'abord à Ablon avait été transféré en 1606 un peu plus près de Paris à Charenton; on peut comprendre que les FORMONT aient voulu en rester proche. Il leur suffisait de monter dans une barque à Valenton et de suivre le cours de la Seine. Par ailleurs disposer d'un château entourré de douves larges et profondes que l'on ne franchissait que par un pont-levis pouvait donner un sentiment de sécurité pour lui et sa famille: son épouse Judith DUPRÉ - FORMONT lui avait donné deux fils: Pierre FORMONT-jeune et Jean-François FORMONT. Un château permettrait de mettre la famille en sécurité; ils pourraient y recevoir plus facilement des amis, y tenir un culte protestant avec des proches sans être dénoncés et inquiétés. Les protestants étaient habitués aux cultes privés, présidés par le chef de famille quand il n'y avait pas de pasteur.  On y lisait les évangiles, les épîtres et toute la bible traduite en français, ce qui était interdit pour les catholiques; seules les bibles en latin selon la traduction de Saint-Jérome étaient autorisées et ne pouvaient être lues que par les clercs, prêtres ou religieux. Le père d'une famille protestante conduisait aussi la prière et tous, adultes et enfants, chantaient des Psaumes, traduits en français et mis en musique par le poête Clément Marot et par Théodore de Bèze, ami proche du réformateur Jean Calvin.

LE CHATEAU FORTIFIÉ DE BRÉVANNES ET L'ARCHITECTE ET DESSINATEUR ANDRÉ LENÔTRE. 

Andre-Le-Noôtre

Jean-Baptiste COLBERT avait pris ses fonctions de ministre de Louis XIV à la mort de MAZARIN en 1661. Il venait d'une famille de banquiers et marchands, tout comme Pierre FORMONT et ils avaient le même âge; ce qui les rapprochait. Le ministre COLBERT avait aussi en charge "les comptes des bâtiments du Roi" ce qui comprenait les jardins royaux; c'est lui qui supervisait celui qu'on appelait "le jardinier du Roi et le roi des jardiniers": André LENÔTRE.

 Portrait de l'architecte-jardinier LENOTRE

COLBERT avait sollicité LENÔTRE pour créer les jardins du château de sa famille à Sceaux. Pierre FORMONT lui demanda aussi de dessiner les jardins du château de Brévannes et il l'habita jusqu'à sa mort en 1684, et sa famille après lui jusqu'à la fin de l'année 1685, année de la Révocation de l'Édit de Nantes qui interdisait le protestantisme dans le Royaume. Louis XIV avait décidé de contraindre par la persuasion ou par la force tous les protestants d'abjurer leur foi et de devenir catholiques. Le seul moyen de conserver sa liberté de conscience était de fuir le royaume de France et de trouver asile dans un pays plus accueillant comme la Hollande, la Suisse, l'Angleterre, l'Allemagne sinon c'était la prison pour les femmes, le sort des galèriens pour les hommes, les pensionnats catholiques pour les enfants arrachés à leurs parents, la mort pour les pasteurs. Certains protestants avaient choisi d'abjurer et de faire semblant de devenir catholique. Souvent dans la même famille se trouvaient les deux cas: le départ pour certains, l'abjuration pour les autres. Ainsi ceux qui avaient abjuré pouvaient envoyer des subsides aux exilés protestants de la même famille. C'est un peu ce qui se produisit comme on va le voir chez les FORMONT. 

Veüe_du_chasteau_de_Brevane_[

Dessin de 1705 représentant le chateau des FORMONT à Brévannes tel que conservé par le propriétaire qui leur a succédé. Il fait construire le château de Brévannes en le ceinturant de douves avec pour moyens d'accès un pont-levis principal et un pont-levis pour les activités agricoles. Aux quatre angles, l'architecte a prévu des échauguettes pour y placer des guetteurs. Les toits rouges couvrent les bâtiments du personnel: jardiniers, palefreniers, vachers, gardes forestier,.. de même que le matériel agricole, l'étable et les écuries. La maison de maîtres au toit d'ardoise dispose d'une vue privilégiée sur le bassin avec jet d'eau qui occupe le centre de la cour du château et de l'autre côté sur le jardin d'agrément dessiné par André LENÔTRE (partiellement visible sur la gauche de l'image). Des murs élevés font une enceinte. Cette architecture est influencée par l'insécurité qui a marqué la Fronde. Vingt à trente années plus tard, le besoin de se fortifier sera bien moindre et un autre style d'architecture prévaudra pour les châteaux .

Nous possédons, grâce au dessinateur Louis Boudan, un petit aperçu de ce jardin conçu par LENÔTRE à la demande de Pierre FORMONT vers 1675. LENÔTRE ne reviendra plus à Brévannes après la mort de Pierre FORMONT, il prit d'ailleurs sa retraite d'architecte jardinier en 1693. Le château fut saisi en janvier 1686 au départ en secret pour un pays étranger de Judith DuPRÉ-FORMONT et de ses deux fils comme le furent les biens ayant appartenu aux protestants qui n'avaient pas abjuré. L'écrivain et historien Ernest ALBY a écrit que le célèbre banquier Samuel BERTRAND fut chargé de prendre le château en Régie en attendant son adjudication. Le banquier BERTRAND était un ex-protestant qui avait abjuré, mais qui voulait préserver les droits de la famille FORMONT dont un représentant catholique vivait à Rouen.

La régie se termina en mai 1695, puis eut lieu la vente par adjudication des biens immobiliers des Formont. Louis FORMONT, frère de Pierre et résidant à Rouen fut adjudicataire de la maison de Passy, mais ne le resta pas longtemps, car elle fut finalement acquise par Antoine Nompart de CAUMONT duc de Lauzun.

Nicolas HEUDEBERT du BUISSON, Conseiller d'Etat, Inspecteur des finances, Maître des requêtes emporta les enchères pour l'acquisition du château de Brévannes et le fief de La Tour de Limeil. Les sommes résultant de ces adjudications entrèrent dans les caisses du Trésor Royal.

Blason-Brevane-1705

Nicolas HEUDEBERT du BUISSON était marié mais sans enfant. Il avait une soeur, Catherine HEUDEBERT qu'il voulait marier et lui offrit pour sa dot le château de Brévannes. C'est la raison du dessin en couleur de Louis Boudan daté de 1705 où le château de Brévannes est surmonté de deux blasons. À droite le blason de la future épouse, celui des HEUDEBERT du BUISSON; " d'azur à 3 fers de lance d'argent ": à gauche le blason du futur époux, resté vide en attendant qu'un prétendant se déclare conquis par les charmes immobiliers de Catherine. Ce fut Jean LE PILEUR, seigneur de GRANBONNE, auditeur de la chambre des comptes. Après leur mariage il prendra le nom de LE PILEUR DE BRÉVANNES. Il achétera aussi le fief de Gagny près de Valenton en 1710, mais en profitera peu car il est mort en 1718.

PIERRE FORMONT, UN PIONNIER DE LA RENAISSANCE DU TRANSPORT ET DE L'ARSENAL MARITIME DU ROYAUME

Dès son arrivée au pouvoir, COLBERT voulu envoyer des navires français dans la Baltique pour aller y chercher des matériaux de construction navale, au lieu d’acheter ceux-ci aux négociants Hollandais et de faire sortir l’argent du royaume en renseignant ainsi nos rivaux sur l’augmentation de notre marine militaire et marchande. Parmi les navires du Roi, aucun ne se trouva immédiatement disponible pour aller chercher des bois à Göteborg, du chanvre à Riga et à Stockholm canons et munitions. En l'année 1661 cinq navires français seulement passèrent le Sund (détroit entre le Danemark et la Suède au nord de Copenhague) pour se rendre dans les ports de la mer Baltique. 

hanse-Sund-2  Les premières mesures de Colbert en faveur du commerce et notamment l’édit du 5 décembre 1664 qui accordait en outre, des primes à la navigation dans le Nord d'une part et d'autre part la guerre anglo-hollandaise semblent avoir eu un effet sur notre navigation dans la baltique. En 1665 notre pavillon est enregistré vingt fois à Elseneur, à la poupe de bâtiments venus de tous les ports de France. Mais dès l’année suivante il ne l’est plus que douze fois et ce chiffre s’abaisse jusqu’en 1669.

Quelques opérations menées par Pierre FORMONT selon les archives de Colbert: 

1667 - Transport de 13 à 14 quintaux de cuivre depuis Agadir (Santa Cruz) jusqu'à Honfleur.
1668 - Chargement de fer et de chanvre expédié d'Amsterdam
1668 - Deux navires en barbarie pour le transport de chevaux
1668 - Équipement du vaisseau "l'Hermione" à La Rochelle
1668 - Départ du navire de Formont "Le dauphin de France" vers la Guinée
1669 - La flute "La Fortune" en état d'entretien pour la Compagnie du Nord.

LA CRÉATION DE LA "COMPAGNIE DU NORD" : 1669

Le ministre COLBERT demande à Pierre FORMONT de créer une compagnie maritime spécialisée pour les ports de la Baltique. Il confia à cette compagnie, la Compagnie du Nord, le soin de fournir des matériaux aux arsenaux du Roi en exportant principalement à l'aller du vin et du sel de Charente dont il fallait developer et réintroduire l’usage dans les pays du nord de l'Europe.

Pierre-Formont-signature-Paris-7mai-1669 2

La direction générale était à Paris, formée de financiers de l’entourage de Colbert; à La Rochelle se trouvait une seconde direction formée d’armateurs. La direction parisienne était composée de Jean Delagny, Nicolas F. d’Auneuil et Francesco Belinzani; Pierre Formont en était le banquier et coordonnateur. Les armateurs qui constituèrent la direction Rochelaise avec Pierre FORMONT furent Louis Pagès, Tersmisten et Raulé (tous trois protestants). 

Fin d'une lettre de Pierre Formont à Colbert, du 7 mai 1669, à propos de la Compagnie du Nord, où l'on peut voir son écriture et la sobriété de sa signature.

 Le port de La Rochelle avait été choisi à cause de sa proximité des salines et des vignobles proches de la Charente. Formont espérait ainsi combattre avec plus de succès le commerce hollandais en évitant les frais de transbordement à l’aller et parfois aussi au retour. Ce qui se serait produit si la compagnie eut été fixée à Calais ou Dunkerque, loin des marais salants et des productions vinicoles. Colbert avait même envisagé de créer une autre compagnie sur Bordeaux, mais le manque de motivation des armateurs bordelais et surtout la guerre de Hollande ruina ce projet. 

Les premiers navires de la Compagnie du Nord se nommaient:  les Armes de la Compagnie du Nord, (400 tonneaux), Le chat (260 tonneaux), et La Chevrette (150 tonneaux), auxquels elle ajoute, après 1683 , le Saint-Louis de 450 tonneaux.

Forte d’une dizaine de navires peu après sa fondation et dotée d’un chantier de construction navale, la Compagnie du Nord dû affréter des navires étrangers et même des hollandais pour executer les commandes du Roi dont le montant s’élevait chaque année à un demi-million de livres et plus.   Grâce aux constantes protestations de Colbert contre l’emploi de transporteurs de frêt néerlandais et grâce aussi à l’installation de correspondants dont la plupart étaient de la famille (ou de la belle famille) de Pierre FORMONT, notamment en Norvège et à Göteborg, Hambourg, Stockholm, Riga, Koenigsberg et Dantzig, la Compagnie du Nord développa considérablement les relations directes de la France avec les pays du Nord en affrétant des navires Hanséates, Scandinaves et Polonais.  La guerre de Hollande, décidée par Louis XIV eut pour conséquence d'arrêter le développement de la Compagnie du Nord en 1671. Cependant les pays du Nord avaient pris l'habitude de s'approvisionner en sel et vins de France.  Pierre FORMONT continua à développer les activités maritimes du royaume sur d'autres destinations en fonctions des attentes de COLBERT.

PIERRE FORMONT BANQUIER DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET FOURNISSEUR DES BÂTIMENTS ROYAUX

Après la fermeture de la Compagnie du Nord pour cause de guerre, Pierre FORMONT va être encore plus sollicité  par COLBERT et LOUIS XIV pour son savoir faire à acquitter factures, services ou pensions dans les pays étrangers d'une part et d'autre part à trouver à meilleur compte les matériaux ou les biens qu'il va chercher hors de France et dont il va suivre la livraison. Dans ces deux activités il va être le plus performant grâce à son réseau. Les archives des lettres reçues par COLBERT montrent où se trouvent les succursales de sa banque et ses correspondants en France et à l'étranger: Calais, Dieppe, Rouen (Louis Formont), La Rochelle (L. Pagès), Bayonne, Montpellier (Veyssières), Londres, Madrid, Venise, Rome, Amsterdam (Pierre DuPré), Lahaye, Leyde, Charleville, Strasbourg, Berlin (Chr. Frantz), Hambourg (François DuPré), Dantzig (Jean et Daniel Formont), Stettin, Leipzig (Escher et Eckholtz), Vienne,.. Son rayon d'action au-delà de ces villes et ports d'Europe y compris la Suède et la Livonie s'étend aux côtes Atlantiques de l'Afrique et aux Îles d'Amérique.

Ses acquisitions les plus utiles et les plus remarquées par leurs volumes furent dans le domaine des métaux pour la construction navale et celui des marbres pour les palais et châteaux royaux.

Mais il fut sollicité aussi pour différentes sortes d'objets rares, notamment des plantes difficiles à trouver à Paris. C'est alors que se présenta pour lui l'opportunité d'acheter des jardins et une maison sur les hauteurs du village de Passy. Catherine de Fauxpoint, veuve de Nicolas de Monceaux, président au grenier à sel de Paris les lui vendit ainsi qu'à sa femme Judith DuPré en 1673. 

Comme à Brévannes les Formont aimaient les lieux où coulaient les eaux des sources. Ils disposaient d'une maison et de beaux jardins équipés de serres où poussaient toutes sortes d’essences. Le village de Passy à l’époque se trouvait à l’extérieur des enceintes de la ville de Paris et sur la route de Versailles où les relations d’affaires avec COLBERT et d’autres décideurs importants conduisaient fréquemment Pierre FORMONT.

PASSY-FORMONT-3 Les jardins colorés en vert appartiennent au couple Formont à partir de 1673.

PIERRE FORMONT NOMMÉ CONSEILLER SECRÉTAIRE DU ROI ET ANNOBLI

COLBERT ne faisait pas de différence entre ses auxilliaires protestants et catholiques. Pour lui le professionnalisme et le patriotisme primaient sur toutes autres considérations. C'est ainsi que Pierre FORMONT faisait partie de ses partenaires les plus proches, malgré la politique d'élimination du protestantisme de plus en plus sévère exigée par le "bon plaisir" de Louis XIV.

Famille-Formont

 Pour protéger son ami FORMONT, COLBERT l'appuya pour lui permettre d'obtenir une charge de Conseiller secrétaire du Roi. Cette charge permettait d'accéder à la noblesse.

Le blason de la famille FORMONT : "d'or au chef et pal de sable" (D'Hozier, Rouen, 1696)

Louis XIV accepta malgré ses réticences parce que Pierre FORMONT succédait à un autre protestant Jean CARBONNEL qui par conséquent cessait ses fonctions, mais aussi parce que FORMONT était irremplaçable à court et moyen terme. Le 15 juin 1678 la commission des nominations remet au Roi un rapport favorable à cette distinction. Il est formulé comme suit:

Information de vie et moeurs: religion prétendue réformée, fidélité, affection au service du Roy de Pierre FORMONT, poursuivant les provisions et sa réception en l’office de conseiller secrétaire du Roy, maison et couronne de France et de ses finances, dont estait ci-devant pourvu Monsieur Jean CARBONNEL, faite par nous Pierre BOCTOIS et Philippe GUESTRES de PRÉVAL, écuyer, etc... " 

Portrait-de-pasteur-protestant-du-XVIIe

La commission s'était informée auprès de personnalités susceptibles de les renseigner sur les qualités et les moeurs du Sieur FORMONT ainsi que sur sa famille et avait même consulté le pasteur Pierre ALLIX-le-jeune, qui officiait au temple de Charenton et qui se déplaçait occasionnellement à Brévannes, car il y avait d'autres protestants sur le plateau de Brie. En plus de son accès à la noblesse, Pierre FORMONT obtint des lettres de dérogeance lui permettant ainsi qu'à ses deux fils de pratiquer le métier de banquier interdit en principe aux nobles. 
Portrait de pasteur protestant
La situation se dégradait de plus en plus gravement pour les protestants et Pierre FORMONT le sentait par les nouvelles de toutes les persécutions que subissaient ses corréligionnaires. Cela se rapprochait car il y avait eu un début d'incendie au temple en aout 1671 provoqué par un groupe de catholiques très hostiles au protestantisme.
Plusieurs fois déja des groupes de catholiques fanatisés s'étaient organisés pour assaillir les comptoirs de librairie dressés dans ou devant le temple et avaient mis le feu aux livres, vecteurs selon eux de "l'hérésie protestante".

1607-1621-temple-de-charenton-Cerceau

Cette fois là le feu avait atteint le temple où les galeries intérieures et les sièges étaient en bois.
Temple de Charenton tel que l'ont connu Pierre FORMONT et sa famille.
Le temple fut détruit quelques années plus tard, le 23 octobre 1686, à la suite de la Révocation de l'Edit de Nantes; il pouvait contenir plus de 4000 personnes et avait eu le même architecte protestant que le Palais du Luxembourg, Salomon de BROSSE, architecte de la mère de Louis XIV. Trois synodes nationaux s'y étaient réunis. Quand les protestants parisiens n'eurent plus de temple à Charenton, ils continuèrent clandestinement leurs cultes de famille. Certains purent être accueillis dans des lieux de culte attachés aux ambassades étrangères de pays où se pratiquait la religion protestante. Louis XIV ne pouvait l'empecher sauf à créer un incident diplomatique. À la Révocation, le pasteur ALLIX s'éxila en Angleterre. Il reçut une délégation de la cour de France pour lui proposer de revenir à Paris avec "une pension de 4000 livres de rente annuelle et plus si nécessaire sur le Trésor royal" à condition qu'il abjure le protestantisme. Louis XIV pensait convaincre par cet exemple les protestants de Paris d'abjurer. Mais le pasteur ALLIX resta en Angleterre pour accueillir les protestants français de plus en plus nombreux en exil.
Quand avant la destruction du temple de Charenton le pasteur ALLIX passait à Brévannes, à l'occasion du culte célébré au château ou d'autres protestants des environs se joignaient, Pierre FORMONT se préoccupait auprès de lui des besoins des pauvres et des malades de la paroisse. S'il apprenait que des travaux aux dépendances du temple étaient impératives ou qu'apparaissait la nécessité d'entretenir ou de remplacer le bateau qui faisait la navette entre Paris et Charenton et retour, il savait participer financièrement et généreusement.
LE PARTAGE DE 1682 ENTRE LES DEUX FILS FORMONT
Pierre FORMONT Fils et Jean-François FORMONT étaient nobles depuis 1678, puisqu'ils étaient au bénéfice de la noblesse héréditaire acquise par leur père.  Pour avoir chacun un fief il y eut partage, l'aîné devint seigneur de Brévannes et le cadet seigneur de La Tour. Il était aussi seigneur de Vaine. fief dont l'origine est ignorée, peutêtre venait-il de la famille DuPRÉ?
Les deux fils étaient associés par leur père à ses activités professionnelles. Sur certaines lettres à COLBERT, on peut lire FORMONT et Fils, d'autres écrites par un des fils sont signées du père.
Par ailleurs l'aîné était chargé des relations avec le Grand Electeur du Brandebourg et il avait obtenu le titre officiel de Commissaire du Grand Electeur pour la France.
Nous connaissons l'âge de Jean-François, le plus jeune des fils qui avait 33 ans à l'époque du partage, car nous savons par ailleurs qu'il avait 71 ans quand il est décédé à l'étranger en 1720.
LA MORT DE JEAN-BAPTISTE COLBERT ET CELLE DE PIERRE FORMONT
La mort de COLBERT le 6 septembre 1683 allait rendre Pierre FROMONT beaucoup plus exposé, sans protecteur. Il est décédé un peu plus d'un an après COLBERT, en fin d'année 1684 ou en janvier 1685.

orangerie_de_Versailles

La date exacte est inconnue, mais sa femme était veuve en mars 1685 puisque c'est à ce titre qu'elle reçut une somme en payement de 13 orangers et de plants de jasmin provenant de leurs jardins et destinés à l'Orangeraie du château de Versailles..
Le décès de Pierre FORMONT avait mis dans le deuil son épouse Judith DuPRÉ-FORMONT, ses deux fils Pierre et Jean-François, tous les trois protestants. Notre banquier-marchand avait aussi un frère Louis FORMONT et un neveu Louis Nicolas FORMONT tous les deux à Rouen et tous les deux catholiques ainsi que deux autres frères protestants à l'étranger.: Daniel FORMONT représentant de la France à Dantzig et Jean FORMONT banquier dans la même ville. Il y avait aussi son frère Nicolas FORMONT marié à Catherine HERWARTH (fille du banquier protestant de MAZARIN) qui faisait une brillante carrière de Conseiler du Roi, Garde du Trésor Royal. Il se positionna catholique en créant une fondation au 10 et 12 rue St Roch à Paris, un établissement pour l'instruction des jeunes filles pauvres sous l'égide de la Communauté Ste-Anne. Cette création eut lieu le 4 mai 1683, mais curieusement la lettre patente l'autorisant ne fut signée par Louis XIV que le 4 mars 1686. 

Pierre FORMONT mort, sa femme et ses deux fils voulant rester protestants sont obligés de quitter le royaume de France. Le 6 février 1686 la police s'aperçoit que sa femme et ses fils sont introuvables et qu'il se dit qu'ils ont quitté le royaume. On ouvrit une procédure contre eux.

Pour pouvoir récupérer une partie de la valeur de leurs biens, avant de partir, Judith et ses fils avaient organisé une fausse saisie de leurs mobiliers par des créanciers simulés. Pour le vérifier, la police voulut contraindre les créanciers à présenter leurs créances, cela prit du temps car ceux-ci étaient établis au pied des Pyrénées. Finalement les trois biens immobiliers : Brévannes, Paris et Passy furent mis en régie. Le banquier Samuel BERTRAND, nouveau converti fut chargé de cette régie, c'est à dire qu'il les mit en locationen recueillit les loyers et les fit fructifier dans sa banque.

La maison de banque des FORMONT à Paris était située dans l'Île de la Cité. Elle avait une entrée au 15 Place Dauphine et une autre sur la Seine, Quai des Orfèvres au 54. Cette maison existe toujours aujourd'hui. Des malles furent trouvées par la police dans la cave derrière un mur fraichement construit. Elles furent saisies et mises sous scellés, puis une malle concernant des "affaires de l’Etat" fut extraite du lot et déposée au greffe en interdisant qu’il en soit fait un inventaire pour des raisons de secret d'État. Même les autres malles contenant des documents de famille furent remises au marquis de Seignelay et leur trace en fut perdue.

Dans un manuscrit de la Bibliothèque de France on trouve cette phrase:
" Quelques uns de la Religion, de Paris, ont abandonné tous leurs biens et entr’autres la veuve FORMONT et ses deux fils qui ont abandonné leurs maisons avec tous leurs meubles et pour plus de 200 000 livres d’effets. »
Un historien s'en servit d'exemple pour illustrer la psychologie de Louis XIV : "La postérité d’un homme qui avait rendu tant de services à son pays, ne put trouver grâce devant l’intolérance religieuse du Roi, dont son chef avait été le serviteur fidèle. Elle dut chercher un asile et porter son activité à l’étranger."
JUDITH DuPRÉ-FORMONT ET SES DEUX FILS PASSENT À L'ÉTRANGER
Pierre, Jean-François FORMONT et Judith DuPRÉ s'étaient préparés à ce départ hors du Royaume, ce que les protestants appelaient "Le Refuge".  Aux environs de la fin de novembre 1685. anticipant leur évasion, ils prétendaient avoir obtenu la permission de vendre leurs meubles. Le 28 novembre le marquis de Seignelay informait le procureur du Roi qu'il n'en était rien et ajoutait "Vous n'avez qu'à continuer les poursuites contre eux, suivant la rigueur des ordonnances;" Le 4 décembre  on écrivait de Paris à "La Gazette de Harlem" aux Pays-Bas que madame Formont, veuve du célèbre banquier, venait de s'enfuir et que sa maison avait été aussitôt occupée militairement. Pierre et Jean-François avaient aussi disparu; car non seulement ils n'allèrent point le 14 décembre chez le marquis de Seignelay où ils avaient été convoqués avec les principaux négociants de Paris. Mais leurs noms sont rayés sur cette liste d'où il résulte que leur fuite était connue au moins depuis le 14 décembre.
Le pasteur Orentin Douen rapporte l'épisode du passage de la frontière:
L'un des deux frères, déguisé en Officier des gardes, se présenta aux gardiens de la frontière et leur demanda s'ils ne venaient pas de laisser passer des voyageurs.
- Oui, lui répondit-on, mais munis de bons passeports!
- Ils sont faux s'écria-t-il et il faut que je ratrappe ces huguenots".
Il partit au galop et sa troupe le suivit, avant que les gardes frontières ne songent à s'y opposer.
A Paris, le ministre LOUVOIS ordonnait à Louis d'ARTAGNAN, (le fils du Mousquetaire) le 3 janvier 1686 de ne point envoyer de gens de guerre dans les terrres de Brévannes et de La Tour appartenant aux fils Formont, car elles étaient "saisies pour le Roi". Il ne fallait pas non plus troubler le maître jardinier qui avait les jardins maraîchers de La Tour en fermage. Louvois connaissait les méthodes de d'Artagnan vis-à-vis des biens des protestants: elles consistaient à envoyer des soldats pour casser et démolir jusqu'à ce qu'ils demandent à abjurer. Le roi ne souhaitait pas que les jardins soient saccagés. Après l'échappée des FORMONT pour l'étranger on note qu'en juillet suivant, il était prélevé 20 orangers supplémentaires, de belle taille, destinés à aller rejoindre les 13 premiers à l’orangerie du Château de Versailles.
Nous avons vu que la perquisition de la police à Paris eut lieu le 6 février, mais c'est seulement le 5 mars que le marquis de Seignelay écrivait au procureur du Roi à propos de la mise en régie des biens des fils: "Si sa Majesté veut que vous laissiez adjuger les biens des sieurs FORMONT à leurs parents qui se présentent, sans aucune préférence, pourvu qu'ils en donnent ce que ces biens peuvent valoir."  Il était possible en effet qu'un des frères de Pierre FORMONT, en particulier Louis ou Nicolas qui étaient catholiques soient candidats à la succession de leurs neveux.
Les deux fils ont été repérés par la suite, comme ayant été accueillis en Brandebourg dans la ville de Gramzow Ukemark. En revanche plus aucune trace de Judith leur mère. 
Le fils aîné, prénommé Pierre comme son père, avait été nommé en 1683, Commissaire de l'Électeur de Brandebourg. Ce qui fit dire au père:"En cas de retraite et de sortie du Royaume..." Ils avaient prévu leur départ et leur itinéraire.
Le second se prénommait Jean-François (parfois seulement Jean) sieur de Vaines, nom de fief qu'il avait changé en 1682, par seigneur de La Tour, voulant affirmer ainsi ses racines Brévannaises.
LE DERNIER BRÉVANNAIS DE LA FAMILLE FORMONT
Plus que pour beaucoup d'autres la parole biblique de l'épitre aux Hébreux 13,14 "Nous n'avons point ici-bas de cité permanente" s'applique tout particulièrement au dernier des FORMONT de Limeil.
HOTEL-FORMONTJean FORMONT de LaTour se retira à Zurich où il s'établit en 1690 et où il épouse Marguerite Baudoin (écrit parfois Baudouin) réfugiée de Paris. À Zurich, elle habitait avec sa mère sur les bords de la rivière qui traverse la ville: la Limmat. Ils faisaient partie de la paroisse protestante française de Zurich. Jean-François y fut élu Ancien (conseiller presbytéral) dès 1715.
La mort de Louis XIV en 1715 leur avait fait espérer la possibilité d'un retour en France. Ils s'en rapprochèrent en quittant Zurich pour Bâle en 1718. Survint la mort de Claude RICHARD - BAUDOIN, la mère de Marguerite, à 86 ans le 5 juin 1719. C'est alors qu'il décidèrent d'acheter la maison d'un Membre du Grand conseil P.-H. Furstenberger, merveilleusement bien placée au bord du Rhin, au 27 du Faubourg Saint-Jean et de la transformer. Elle était alors le plus bel hôtel particulier de Bâle et elle porte toujours le nom d'Hôtel FORMONT (Formonterhof).
Noble Jean-François FORMONT DE LA TOUR mourut subitement dans l’année où il fit l’achat de sa maison de Bâle le 19 aout 1720 à environ 71 ans. Cela fait exactement 3 siècles.
Il avait fait un legs de 600 livres pour les pauvres de la paroisse protestante française.
Sa femme lui survécut neuf ans et légua 1000 livres aux pauvres et 100 florins à chacun des deux pasteurs:  Pierre ROQUES et Jean-Rodolphe OSTERVALD. Elle est décédée le 20 juillet 1729.
Elle instituait pour héritier Jean-Frédéric MAGNET à condition qu'il rajoute à son nom celui de FORMONT.   Il était le fils du pasteur Magnet, pasteur à Orange, mais parti du royaume à cause de la Révocation de l'Édit de Nantes.
APRÈS LES FORMONT, UN SIÈCLE DE PROTESTANTISME CLANDESTIN
Les documents manquent sur une présence clandestine de protestants à Limeil-Brévannes après les FORMONT. On sait qu'en Brie certains abjurèrent pour la forme, mais ils devaient être prudents car ils étaient surveillés. Certains ont été pris, jugés et leur famille disloquée. 
Il y eut une longue période sous Louis XV et sous une grande partie du règne de Louis XVI où quelques pasteurs visitaient les familles protestantes, célébraient des cultes, des baptêmes et des mariages en se cachant et au péril de leur vie. C'est la période qualifiée des "Églises au Désert" desservie par les "pasteurs sous la croix"
Au cours du règne de Louis XVI les persécutions devinrent de moins en moins sévères. Mais ce n'est que le 29 novembre 1787 qu'un édit du roi Louis XVI accorde aux protestants un état civil. Il leur assure le droit d’exister dans le royaume sans y être troublés sous le prétexte de religion. Ils sont reconnus comme "indigènes", mais pas encore avec les mêmes droits que les catholiques.
Auteur: M. de MONDENARD.  mars-avril 2020
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PROCHAINEMENT UNE DEUXIÈME PARTIE SUR LE PROTESTANTISME À LIMEIL BRÉVANNES
Une deuxieme partie est en préparation. Elle concernera la création de la ligne de chemin de fer qui reliera Limeil-Brévannes à la Gare de la Bastille par un protestant, ce qui créra des emplois et favorisera la construction de pavillons d'habitation sur Brévannes. Elle parlera aussi des ennuis financiers du prince Achille MURAT, contrait de céder les terres et le chateau de Brévannes à un autre banquier protestant, qui revendra le chateau pour qu'il soit transformé en hôpital.
La création d'une paroisse protestante formée de trois communes: Limeil-Brévannes, Boissy-St-Léger, Sucy en Brie avec un temple à Boissy où participent des cheminots et du personnel de l'hôpital.
L'extension de la paroisse à d'autres communes de la Brie.
L'oecuménisme et l'interreligieux
LE TEMPLE DES PROTESTANTS DE LIMEIL-BRÉVANNES EST À BOISSY-SAINT-LÉGER,  
Adresse : Eglise Protestante Unie, 4 rue MERCIÈRE 94470 BOISSY-St-LÉGER
Pasteure: Céline SICK Tel.: 06 66 11 61 64 - en congé le mercredi - celine.d.sick@gmail.com
Conseil Prebytéral, présidente Béatrice Kraemer - beatrice.m.kraemer@gmail.com 
Site internet
 paroissial : protestants-boissy.org
Courriel : infos-temple@protestants-boissy.org

Contact : 01.45.69.60.53 (répondeur) ou 06 81 63 84 46
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